Prendre la responsabilité d'un chiot staffie

Dans cet article nous partageons les raisons qui nous ont amenés à adopter un chiot staffordshire bull terrier et de quelle manière nous avons préparer son arrivée.

EDUCATION

3/27/202410 min lire

I. Pour quelles raisons prendre un animal ?

Je ne me suis jamais vu avec un chien. Je n'en ai jamais ressenti le besoin, même étant petite.

Pour moi les personnes qui parlaient à leur chien comme à un bébé et qui les laissaient leur léché la figure était d'un autre monde. Que ce soit chien, chat, oiseau mon opinion était toute faite : des animaux n'ont rien à faire chez des humains ils doivent être en liberté dans leur milieu naturel.

Parallèlement, mon mari a toujours voulu que nous ayons un chat quand nous nous sommes connu il avait un chat qu'il aimait énormément. Sa disparition l'avait beaucoup affecté et il ne cessait de me répéter à quel point cela lui manquait d'avoir un animal à la maison. J'étais touché par ses propos néanmoins je ne démordais pas de mes positions. De plus, pour moi, avoir un animal signifiait s'imposer de nouvelles responsabilités, alors que nos enfants étaient, aujourd'hui, en âge de se gérer seuls.

Bref, étais-je prête à troquer ma nouvelle tranquillité contre un peu plus de 10 ans de nouvelles responsabilités ?

Et puis, mon mari a mis en place tout une stratégie insidieuse pour m'habituer à la possibilité d'avoir un animal à la maison. Il a commencé à en parler à des dîners où étaient présents des amis qui avaient des animaux. Forcément, ces derniers allaient dans son sens. J'avais le droit à des louanges sur les bienfaits d'un animal. L'idée d'avoir un animal faisait doucement son chemin. J'en arrivai même à me dire que si nous devions avoir un animal, autant faire profiter un animal qui a été abandonné.

Nous nous sommes donc rendus dans une SPA celle de Vaux-le-Penil dans le 77.

II Visite d'une SPA

Avant de vous raconter notre périple il me semble important de parler du travail de la SPA.

Avant d'y mettre les pieds je ne connaissais pas vraiment tout le travail qui était mis en oeuvre dans une SPA, et je ne m'étais pas vraiment intéressée, non plus, à la cause animal. En me rendant à la SPA je me suis réellement rendu compte de la cruauté des êtres humains. Envers les autres humains, je le savais du fait de mon métier, mais envers les animaux je n'imaginais pas à ce point.

La SPA, un travail plus qu'honorable mais pas suffisant

J'ai découvert des animaux abandonnés, blessés, dénutris, prostrés et réactifs humains. Qui demandaient tous une prise spécifique (pas d'enfants, pas d'autres animaux, etc.) et qui malgré le soin qui leur étaient apportés n'avaient que peu de chance d'être adoptés. De l'amour, du temps, de la patience et surtout beaucoup d'investissement c'est ce dont ils avaient besoin, pour ma part je ne me sentais pas d'adopter un animal si c'était pour ne pas lui offrir ce dont il avait besoin et pire mettre ma famille en difficulté voire en danger. Je n'en suis pas fière mais à ce moment mon instinct de survie a parlé.

En me rendant à cette SPA, j'ai appris que certaines personnes qui s'y rendaient en souhaitant adopter un animal ne se rendait pas compte de la responsabilité que cela engageait et que ces dernières en étant confrontées à la réalité de l'adoption créait de nouveaux des ruptures puisqu'elle ramenait l'animal peu de temps après l'adoption. Afin de lutter contre ça, la SPA demande à chaque visiteur de lire et de signer un document qui fait le point sur les conditions d'accueils proposés par les adoptants et leur capacité à répondre aux besoins des animaux accueillis : le nombre d'enfant au domicile, le nombre d'heure dans une journée pour pouvoir se balader avec son animal, etc.

Cela formalise les choses et vient titiller la petite étincelle de la prise de conscience des responsabilités que nous prenons envers l'animal que nous souhaitons adopter, mais est-ce suffisant ?

Suis-je en droit de questionner l'impact de leur travail alors que je ne fais que les supporter financièrement ?

Ma conscience me dit que l'essentiel est de poser un acte. Peut-être a t-elle raison. Par conséquent, si vous avez du temps, des idées, ou simplement faire un don n'hésitez pas à vous rendre sur le site internet de la SPA. Une petite action peut changer la qualité d'accueil d'un animal.

Une prise de conscience sur nos responsabilités envers un animal

Cette visite à la SPA m'a marqué plus que je ne l'aurai cru.

Je n'ai jamais eu autant mal au cœur de ma vie. Malgré la dévotion des personnes qui y interviennent nous nous sommes retrouvés face à des animaux tellement mal en point du fait de leur parcours de maltraitance, que de manière totalement égoïste, je ne me voyais pas m'attacher à un animal qui soit, devait mourir dans les 5 prochaines années ou un animal qui nécessiterait une implication trop forte pour que son parcours de maltraitance puisse être retravaillé.

Une seule question me venait à l'esprit : "si c'est pour leur faire vivre ça, pourquoi prendre un animal ? ".

Cette visite a été un chamboulement que ce soit pour moi ou mon mari. C'est comme si on nous avait ouvert les yeux sur un monde qu'on ne voulait pas voir. Et ça nous a fait réfléchir. Nous avons pris le temps de réfléchir sérieusement à ce qu'un chien pouvait apporter à notre vie de famille mais surtout ce que nous pouvions lui apporter. Toutes les contraintes de ce choix ont été abordées.

Malgré tout, mon mari était déterminé à avoir un animal. Nous nous sommes alors mis d'accord sur le fait qu'il fallait que nous puissions participer à son éducation. Par conséquent, un chiot ou un chaton était la meilleure des solutions.

Mon mari a toujours eu une grande connexion avec les animaux. Sa théorie, qui n'est d'ailleurs pas déconnante, est que se sont les animaux qui nous choisissent et pas l'inverse. Nous avons donc décidé de laisser faire le temps, dans l'espoir qu'une opportunité se présente à nous.

Quelques mois plus tard, Thanos est arrivé dans nos vies.

II. Ce chiot et pas un autre

Jusqu'ici, je n'avais jamais entendu parler de staffordshire bull terrier. Les races que je reconnaissais vaguement étaient les bergers allemands, les shiba et les labradors. J'avais tout plein d'à priori sur les chiens qui semblaient avoir une musculature développée. Quand on y connait rien, on répète bêtement ce qu'on entend et c'est comme ça que l'on nourrit le jugement. Je n'en suis pas fière mais, c'est déjà un pas de le reconnaître...

Un après-midi mon mari arrive avec la photo d'une ribambelle de chiots. Il m'explique qu'un de ses collègues de travail cherche à placer, gratuitement, des chiots staffies issus d'une portée récente.

Il m'a inondé de photos du genre de celles ci-dessous.

Ils ne sont pas mignons ?

Une photo, 2 photos et un milliard de photos plus tard, l'idée d'avoir un chiot a fait son chemin.

Les photos étaient craquantes, alors j'avoue... j'ai craqué.

J'ai demandé à mon mari s'il était possible d'aller voir les chiots.

Avis à ceux qui ne souhaitent pas se faire avoir, n'allez jamais voir des chiots ! Vous n'en dormirez plus la nuit.

Une après-midi a été posée pour aller voir la portée. Un chiot, à mes yeux, sortait du lot.

Tout endormi, gourmand, un air triste et plein de plis,... c'était Thanos.

Mâle ou femelle nous souhaitions juste avoir un chiot en bonne santé.

Dès que nous nous sommes mis d'accord avec mon mari, mon fils et moi-même sur l'arrivée d'un nouveau petit être dans notre famille. J'ai été comme prise par une fièvre acheteuse.

III. Préparer l'arrivée d'un chiot

J'ai dévalisé, GIFI, Leclerc animaux et Maxizoo, les magasins les plus proches de chez moi, afin que Thanos ne puisse manquer de rien à son arrivée.

Les jouets

Une tonne de joujoux, dont une peluche petit biscuit qu'il réussi a éventré quand il a eu 4 mois.

RIP petit biscuit. Les jouets qui ont survécu sont le Kong et le tirage de corde auquel j'ai ajouté un bout de ficelle pour pouvoir jouer avec Thanos à distance.

En dehors de ces deux jouets, il préfère manger les brosse à dents, mâchouiller les serviettes et s'attaquer aux morceaux de sopalin. Alors si vous comptez couvrir votre staffordshire bull terrier de jouets, je vous conseille d'investir cet argent sur d'autres postes de dépense. De plus, tout comme avec les enfants, il doit apprendre à s'ennuyer pour ne pas solliciter constamment une activité. Sur ce point là, heureusement que j'avais vu une vidéo youtube d'un éducateur canin esprit dog qui m'a beaucoup aidé à avoir le bon positionnement avec Thanos même si je n'applique pas tout ce qu'il dit, la vidéo d'éducation canine est ici.

Le panier

Dans un premier temps, j'ai choisi ce type de panier car il n'était pas rigide, facilement pliable et également facilement lavable. Niveau praticité c'est le top. Mais niveau confort... Thanos, notre staffie, avait l'habitude de dormir avec ses frères et sœurs dans un panier archi-moelleux. Nous avons donc pris le parti de le rembourrer avec ce que nous avion à la maison.

Malgré que nous l'ayons rempli de couettes doudou et de jeux de mâchouillage, il n'y va pas de manière régulière. A part quand il a chapardé un vêtement ou une paire de chaussure. C'est le lieu du crime...

La nourriture

J'avoue qu'au début j'étais perdue, aujourd'hui les goûts de Thanos sont un peu plus affirmés donc c'est plus simple pour nous.

Quand nous l'avons récupéré à deux mois. Il était à moitié nourri au sein de sa mère et à moitié au poulet cuit. Nous sommes restés sur le poulet, mais par peur que ce ne soit pas assez équilibré nous y avons rajouté de croquettes pour chiots.

Il les a mangé le premier jour puis les a boudé. Nous ne comprenions pas pourquoi. Après quelques recherches sur internet nous avons compris que les croquettes étaient trop dur à manger et qu'elles n'avaient pas de senteur en particulier. C'est le comble pour de la nourriture pour chien.

C'est à ce moment là, que nous nous sommes intéressés à la composition de la nourriture pour chien et nous avons découvert des "dingueries". De manière globale on ne respecte pas du tout les animaux. Mais ce sujet fera parti d'un autre article sur l'alimentation.

Nous avons continuer à tester différentes marques et la seule qu'il acceptait de manger était la PURINA pour chiots.

A y regarder de plus près, c'est une des seules marques disponibles en supermarché qui donnent le sentiment d'un plat cuisiné. Puis nous avons privilégié des croquettes 100% protéines avec du poulet cuisiné à la maison.

Pourquoi est-ce que nous avons choisi cette manière de faire ?

Tout simplement, car nous voulions que Thanos apprenne à se réguler seul. Une portion plaisir de poulet maison et un complément croquettes à disposition s'il a faim. Nous sommes toujours sur ce mode. La seule chose que j'ai ajusté dans le temps c'est les quantités, car je n'avais pas inclus les friandises d'éducation et les extra (pattes de poulet, oreilles de porc et os à ronger).

Sur le site une gamelleautop vous trouverez tous les calculateurs qui vous permettront de calculer le poids idéal, la dose de croquettes ou la dose de repas fait maison (ration ménagère).

Harnais ou collier ?

Cette question à l'air anodine pour certains mais pour moi, à l'époque le collier c'était NON. Nous avions acheté à notre chiot un collier en prévision de son arrivée car nous ne connaissions pas sa taille. Mais très vite nous l'avons remplacé par un harnais en Y, puis par un harnais en H car le harnais en Y le gênait et entravait ses mouvements.

Finalement, nous en sommes arrivés à lui chercher un collier. Pourquoi ? Vous le saurez en allant lire l'article collier ou harnais le dilemme.

Une fois que tous les besoins matériels semblaient être anticipés, mon mari insistait sur le fait qu'il était important que nous nous mettions d'accord et en famille sur les règles à imposer au chiot. Et, il avait raison...

Les règles de vie à respecter pour tous

  1. Pas de chien dans le lit. Mon mari était obnubilé par le fait qu'il ne voulait pas que Thanos squatte notre lit. Pour moi, cette règle avait du sens donc elle n'a pas été débattu même si je savais au fond de moi que cette règle allait forcément évoluer dans le temps.

  2. Le chien ne dort pas dans la chambre. Thanos ne devait pas dormir dans notre chambre. De toutes les façons nous n'avions pas la place pour que cela se fasse.

  3. Pas de chien dans le canapé. C'est sur ce point que le débat familial a été le plus houleux. Le problème avec moi, c'est lorsque des règles ne sont pas pragmatiques je ne les accepte pas. Interdire au chiot de s'installer avec nous dans le canapé n'avait pour moi aucun sens car le canapé est pour moi un lieu de rassemblement de toute la famille. Accepter cette règle impliquait pour moi que Thanos était exclu. Et, je suis peut-être trop sentimentale, mais pour moi c'était inconcevable. J'ai gagné la bataille et aujourd'hui, je ne le regrette pas du tout. Je suis persuadée que cette décision contribue à la complicité familiale.

Trois règles simples mais essentielles pour apporter de la cohérence à la vie et à l'éducation de ce petit être que nous accueillons à bras ouvert dans notre famille.

Nous gardons en tête que ces règles peuvent évoluer pour peu que nous en ayons discuté ensemble.